Le Comité Armagnac-Bigorre devait son existence à des litiges sportifs survenus entre le Stadoceste Tarbais et le Stade Toulousain. Par conséquent, en 1912, des dirigeants locaux, avec le soutien des clubs bigourdans et gersois de l’époque, provoquent la création du Comité Armagnac-Bigorre. Gers et Hautes-Pyrénées se détachent du Comité des Pyrénées, au niveau rugbystique. Le premier siège du nouveau comité fut fixé provisoirement au Café du Divan, cours Gambetta à Tarbes, au moins jusqu’en 1918, puis au Café du Centre, dont l’immeuble est aujourd’hui détruit et remplacé par celui abritant l’agence Havas voyages, place de Verdun à Tarbes. Les salles affectées au comité étaient situées au 1er étage. Au moment de la fondation du comité Armagnac-Bigorre, cette place phare de Tarbes portait le nom de « Place du Maubourguet ».
Le 16 septembre 1958, le comité Armagnac-Bigorre, représenté par son Président Joseph Lanusse, célèbre vétérinaire d’Andrest, se porte acquéreur de l’actuel immeuble, rue Abbé Torné. Le Comité s’y installe donc. Dans les années 80, un projet de déménagement sera envisagé mais il n’y aura pas de suite concrète donnée puisque le siège de l’association Comité Armagnac-Bigorre est resté, jusqu’au 30 juin 2018, au 18 rue abbé Torné à Tarbes. Depuis la disparition du Comité A-B, la nouvelle Ligue Occitanie de Rugby est devenue propriétaire de l’immeuble et y a installé des bureaux annexes. Il s’agit désormais de la Maison Ovale des Territoires qui abrite également les bureaux du Comité Départemental de rugby des Hautes-Pyrénées comme cela était déjà le cas avec le Comité Armagnac-Bigorre.
L’acte de vente de 1958 a été passé en l’étude de Maître Blanc, notaire à Tarbes. Ce bien immobilier appartenait à la famille Mériot depuis 1934. Elle n’y habitait pas au moment de la vente de 1958. Elle avait acheté cette maison à la famille Tinel qui, elle-même, la détenait depuis sa construction, vers 1844, sous Louis-Philippe donc ! Mais, en réalité, l’actuel immeuble a été reconstruit sur l’emplacement d’une ancienne construction, référencée sous le numéro 281 du premier cadastre, dit Napoléonien, confectionné pour Tarbes dans les années 1820. Sur l’actuel cadastre, la parcelle porte le n° 109. Dans les années 1820, la maison primitive appartient donc à la famille Dutilh de Tarbes qui la cède à Jacques Cames vers 1841 (ancêtre des Tinel). A priori, c’est lui qui détruit puis reconstruit la maison.
Revenons un instant sur la place de Verdun, à quelques dizaines de mètres, puisque, jusqu’en 1958, le Comité sera hébergé, comme nous l’avons signalé, par le Grand Café du Centre. La famille BARRAQUE exploitait ce commerce réputé. Louis Barraque, « Loulou », a été longtemps membre du Comité Armagnac-Bigorre. Son père Raymond, fils unique, y travaillait ainsi que ses grands-parents Jean-Baptiste et Léontine Julia. Raymond et Jean-Baptiste sont désignés, dans les documents, comme « limonadiers ».
C’est donc une longue histoire immobilière, remplie d’anecdotes, qui a accompagné le développement du rugby en Armagnac-Bigorre et qui en fait de même, aujourd’hui, avec les nouvelles structures. L’Histoire est une longue chaîne humaine où tous les acteurs comptent, à l’instar d’un match de rugby où chaque joueur est important dans la construction du jeu !
Quelques dates, en bref :
Vers 1844 : construction de l’actuel immeuble rue Abbé Torné.
1912 : création du Comité Armagnac-Bigorre.
1958 : acquisition, par le Comité Armagnac-Bigorre, de l’immeuble rue abbé Torné et transfert du siège social.
1986 : projet de déménagement au sud de Tarbes, abandonné par la suite.
2018 : transfert de propriété à la Ligue Occitanie de Rugby.